Quels moyens pour prévenir le risque Inondation ?
En matière d'inondation, il est difficile d'empêcher les événements de se produire. Et, les ouvrages de protection collectifs, comme les digues, ne peuvent garantir une protection absolue et procurent un faux sentiment de sécurité (cf Réduction de l'aléa).
En conséquence, il est nécessaire de développer l'ensemble des types d'actions suivants pour réduire l'impact des inondations :
Amélioration des connaissances
La connaissance des aléas et des risques d'inondation est un préalable fondamental à leur prévention. De nombreuses études ont déjà été réalisées et sont régulièrement lancées en vue d'améliorer les connaissances sur le risque inondation :
A un niveau régional : élaboration d'Atlas des Zones Inondables (cartographie permettant de localiser les zones exposées), estimation de la population résidant en zones inondables, retours d'expérience après les grandes inondations afin d'améliorer les dispositifs de prévention...
A un niveau plus local :
- Etudes hydrauliques sur le comportement des cours d'eau en crue pour connaître les caractéristiques des crues, les fréquences et l'importance des inondations...
- Analyse des risques liés aux habitations, établissements publics et activités économiques
Suite à des évènements pluvieux importants provoquant des inondations, des bases de données sont parfois constituées à partir du recensement d'information concernant :
- les plus hautes eaux observées (PHE). Même si les repères PHE ne sont pas physiquement marqués, le recensement de ce type d'information, au même titre que le recueil d'information sur les crues historiques, est important car il permet de pérenniser la connaissance des inondations.
- les crues historiques (évènements de type crues et inondations). Météo-France a dévoppé un portail "Pluies extrêmes" qui donne l'information sur les pluies les plus remarquables observées en France métropolitaine et dans chaque département d’outre-mer, depuis 1958.
Information préventive et sensibilisation des populations
Il existe différents documents d'information préventive consultables dans les mairies et préfectures, voire sur Internet : DDRM à l'échelle des départements, DICRIM à l'échelle des communes, IAL à l'échelle des biens immobiliers vendus ou loués.
En savoir plus sur l'Information Acquéreur Locataire (site DREAL LR)
Au-delà de ces documents, les actions de sensibilisation à destination des scolaires, élus, techniciens, acteurs économiques, nouveaux arrivants..., permettent de conserver la mémoire des inondations et de développer une " culture du risque ".
Ces actions de sensibilisation passent par :
- la création de sites Internet diffusant des informations sur le risque inondation. Exemple du site du Syndicat Mixte du Bassin Versant de l'Hérault (SMBFH)
- la réalisation et la diffusion de plaquettes d'information. Exemple de brochure réalisée par le Syndicat Mixte de la Vallée de l'Orb et du Libron (SMVOl):
- la mise en place de repères de crue:
Au fil du temps, des repères de crues sont posés de manière à favoriser l’émergence de la culture du risque auprès de la population et d’assurer la transmission de la mémoire collective au fil des siècles. Les repères de crue permettent de connaître la hauteur d’eau atteinte lors d’une inondation, la date à laquelle elle s’est produite et l’origine de l’inondation. Exemple d'actions menées par le Syndicat du Bassin Versant du Lez (SyBle)
Un indicateur de l'Observatoire régional des Risques Naturels permet d'assurer un suivi de la pose de repères de crue sur le territoire régional.
- l'organisation de journées de sensibilisation, en salle ou sur le terrain, qui s'appuient sur des intervenants qualifiés (éducateurs à l'environnement, bureaux d'études, juristes, ...) et des outils pédagogiques diversifiés (écrans tactiles, maquettes, jeux, DVD, carnets de terrain, ...).
En savoir plus en consultant un exemple de réalisation sur le site de l'EPTB Virdoule
- la mise en place d'exposition itinérantes. Exemple sur le site Syndicat Mixte du Bassin Versant de la Têt (Pyrénées-Orientales)
Par le biais de ces différentes actions, il paraît notamment important de diffuser et de valoriser l'information sur l'historique des évènements (crues) et des aménagements (détournement de cours d'eau, assèchement de terres agricoles, évolution de l'occupation du sol, construction de digues...) en vue de développer une bonne compréhension du fonctionnement des cours d'eau et des phénomènes d'inondation, ainsi que des risques qui y sont associés.
Surveillance, alerte et gestion de crise
Les temps de réaction des bassins versants étant généralement extrêmement brefs (de l'ordre de l'heure pour les petits bassins versants et toujours inférieurs à 12 h sauf dans les basses plaines), la gestion de l'alerte et la préparation à la crise sont primordiales à mettre en œuvre. Elles s'articulent autour de:
- La surveillance des cours d'eau :
les services de prévision des crues (SPC) de l'Etat assurent la surveillance des principaux cours et font des prévisions de montée des eaux.
En complément, des dispositifs de surveillance peuvent être crées à un niveau plus local sur les secteurs non couverts par des SPC.
En savoir plus sur l'information de vigilance crue - La surveillance météorologique. Météo-France élabore des cartes de prévision, ainsi que des bulletins de suivi des phénomènes météorologiques dangereux (fortes précipitations et orages...). En savoir plus sur l'information de vigilance météo
- La préparation à la gestion de crise consiste en l'élaboration des Plans Communaux de Sauvegarde (PCS), de Plans Routes ou de plans de crise propres à chaque établissement public.
Fin 2015, plus de 700 communes disposent d'un PCS terminé, contre près de 250 en 2010. Voir l'indicateur de suivi des Plans Communaux de Sauvegarde (PCS) de l'Observatoire régional des Risques Naturels.
Risques et aménagement du territoire - Réduction de la vulnérabilité
- Plans de Prévention des Risques Inondation (PPRi)
Les Plans de Prévention des Risques Inondation, établis par l'État, définissent des zones d'interdiction et des zones de prescription, constructibles sous réserve. Ils peuvent imposer d'agir sur l'existant pour réduire la vulnérabilité des biens.
L'objectif est double : la limitation de l'urbanisation en zone inondable (zones déterminées sur la base de la crue de référence, c.a.d. de la crue centennale, ou de la plus forte crue connue) et la préservation des champs d'expansion des crues.
Fin 2015, plus de 700 communes sont couvertes par un PPRi approuvé, contre moins de 500 en 2010. Voir l'indicateur de suivi de l'état d'avancement des PPRI de l'Observatoire régional des Risques Naturels
En savoir plus sur les Plans de Prévention des Risques
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PLU et SCOT
De plus, la prise en compte des risques d'inondation par les collectivité locales dans les projets d'aménagements du territoire est imposée par le Code de l'urbanisme, via les documents d'urbanisme tels que les SCOT et PLU. Les plans locaux d'urbanisme (PLU) permettent notamment de refuser ou d'accepter sous certaines conditions un permis de construire dans des zones inondables.
- Réduction de la vulnérabilité
En ce qui concerne les constructions existantes dans des zones à risque, l'adaptation du bâti et des activités permet de réduire leur vulnérabilité : mise en place de batardeaux, aménagement d'espaces refuges, mise hors d'eau des équipements les plus vulnérables...
En savoir plus sur la réduction de la vulnérabilité au risque inondation.
Des travaux obligatoires pour la réduction de la vulnérabilité des bâtiments en zone inondable sont associés aux PPR inondation dernière génération. Un indicateur de l'Observatoire régional des Risques Naturels permet d'identifier les communes concernées par une obligation de mise en ooeuvre de mesures de réduction de la vulnérabilité
Une démarche innovante a été mise en place par le SMAGE des Gardons sur son territoire en vue de la réalisation de diagnostics et de travaux de réduction de la vulnérabilité aux inondations, il s'agit de l'opération ALABRI.
Dans les zones particulièrement exposées, il peut être nécessaire de recourir à la délocalisation des bâtis et activités les plus menacés. En ce qui concerne les terres agricoles, le ressuyage permet de réduire les dégâts suite à des inondations en évacuant l'eau plus rapidement.
Réduction de l'aléa dans les zones exposées
La réduction des inondations (nombre et impact) peut être obtenue par des actions en terme de :
- Rétention amont et ralentissement des crues : création de bassins de rétention, restauration de zones d'expansion des crues (ZEC), travaux de restauration et d'entretien de la ripisylve
- Protection rapprochée : sécurisation des digues protégeant des populations, création ou rehausse de digues, mise en place ou confortement de déversoirs, augmentation des sections d'écoulements des cours d'eau, ...
Programmes d'Action et de Prévention des Inondations (PAPI)
L'ensemble de ces mesures sont déclinées dans le cadre des Programmes d'Action et de Prévention des Inondations (PAPI) par bassin versant, sous la forme de programme pluriannuel d'actions.
Ces plans garantissent l'efficacité, la pertinence et la solidarité des actions menées à l'échelle des bassins versants en matière de prévention des inondations.
De tels plans existent sur presque tous les bassins versants de la région, couvrant ainsi la quasi intégralité du territoire régional. Voir l'indicateur de suivi de l'état d'avancement des PAPI de l'Observatoire régional des Risques Naturels